jeudi 30 mai 2013

Calpurnia

Alors là mes amis, arrêtez-vous sans hésiter sur cette pure pépite, j'ai nommé, Calpurnia !

Depuis quelques mois, L'école des loisirs s'est mise aux grands formats. Après quelques recueils de leurs séries phare comme Le Chat Assassin ou Le journal d'Aurore, certains titres, plutôt que d'être sortis en Médium, sont proposés en grand format, sans doute pour avoir plus de visibilité dans la jungle que sont nos tables de librairie.
Calpurnia fait partie de ceux-ci, et quel bonheur !
Tout d'abord, ce livre en tant qu'objet est superbe: sa couverture dénote et attire irrémédiablement l'oeil, en donnant le ton de ce roman savoureux, précieux et qui habite le lecteur de manière délectable.
Alors laissez-vous glisser dans cette petite merveille en vous installant confortablement, et savourez...


Calpurnia Virginia Tate a onze ans et de la suite dans les idées. 
Dans la chaleur de l'été 1899, elle va développer une curiosité insatiable pour l'observation des petites bêtes, des plantes et de tout ce qui l'entoure dans cette nature luxuriante. Elle consigne toutes ses découvertes dans son précieux carnet de naturaliste en herbe, en se posant mille questions. Pourquoi, par exemple, les chiens ont-ils des sourcils ? A quel âge acquiert-on la notion du temps ? Et à quoi sert une bibliothèque si on n'y prête pas de livres ?
 Cet engouement pour l'observation scientifique est nourri par son grand-père, un type un peu farfelu et très attachant, passionné par les sciences, la nature et le progrès en général. Tous deux noueront une relation forte et très complice en partageant leur passion et en attisant sans cesse l'un l'autre leurs curiosités respectives.
Dans cette grande maison débordante de vie, fichée dans le comté de Caldwell, au Texas, Calpurnia va devoir se faire sa place au milieu de ses six frères et tenter de lutter contre les difficultés d'être une jeune fille à l'aube du XXe siècle. Quand sa mère désire à tout prix lui apprendre à cuisiner et à coudre, Calpurnia, elle, ne rêve que de pouvoir aller un jour à l'université. Et franchement, c'est tout ce qu'on lui souhaite !

Ce roman est une merveille, on y glisse comme dans une pairie de hautes herbes pour y faire une petite sieste à la chaleur du soleil, avec une petite brise qui chatouille et rafraîchit juste ce qu'il faut...
Un pur bonheur !
Dès 10-11 ans, et bien au delà, on aurait tort de se priver.
Julie.

"Calpurnia", Jacqueline Kelly, traduit de l'anglais (USA) par Diane Ménard, Ecole des loisirs

jeudi 23 mai 2013

Chien Pourri

Chien Pourri est moche, très bête, et pue la sardine.
Mais sous les montagnes de mouches et de puces peuplant son pelage râpé, un très gentil chien sommeille en lui, un chien qui rêve d'avoir un maître pour jouer à la ba-balle et recevoir des su-sucres.
Le voilà embarqué au sortir de sa poubelle dans une aventure rocambolesque avec son ami Chaplapla (qui doit son nom au fait qu'il s'est fait rouler dessus par un camion, ce qui l'a rendu tout plat...).
Ils croiseront la route de personnes pas fan pour un balle de 30 millions d'amis, et la naïveté de Chien Pourri pourrait bien lui jouer des tours dans ce monde de brutes...

" - Chaplapla, mon flair me dit que nous allons nous plaire dans cet endroit !
-Chien Pourri, tu es aussi naïf que moche, et tu es très moche ! "




Quelle joie de voir arriver ce petit bouquin aujourd'hui dans les nouveautés ! Colas Gutman, humour délicieux; Marc Boutavant, illus trop chouettes (même s'il se fait beaucoup plagier en ce moment, non ?).
Le duo ne pouvait que fonctionner, et en effet, ça roule ma poule...
Bref, un petit bonbec à s'envoyer cul-sec !!
A raconter dès 5 ans, à lire tout seul dès 7 ans.
Julie.

"Chien Pourri", Colas Gutman & Marc Boutavant, Mouche, Ecole des loisirs

mercredi 22 mai 2013

Mon père est une saucisse

Dans la famille de Séraphine, je demande le père.
Cet expert-comptable en a sa claque de compter les sous des autres pendant que sa superwoman de femme sillonne la planète pour décrocher des contrats au nom de l'entreprise familiale "Sucre", héritée du patriarche à son départ en retraite. 
Sur un coup de tête, il plaque son ennuyeux boulot pour se lancer dans une nouvelle carrière: comédien.
Et contre toute attente, il décroche quasi immédiatement un rôle, celui d'une saucisse "Knackou" (on ne va pas faire de la pub pour des saucisses en plastoc quand même !).
J'aime autant vous dire que sa femme est loin d'être ravie... Quant à ses trois enfants, ça les fait plutôt marrer au départ, jusqu'à ce que Séraphine soit embrigadée un peu malgré elle dans les délires de son père...


Ce petit roman est vraiment sympathique, plein de folie douce et d'humour.
Agnès de Lestrade est très douée pour pointer avec beaucoup de tendresse les bizarreries des familles en apparence normales.
A savourer sans modération !
Pour les 8-11 ans.
Julie.

"Mon père est une saucisse", Agnès de Lestrade, Dacodac, Le Rouergue

mercredi 15 mai 2013

Photoschopées - Les images disent-elles la vérité ?

Actes Sud Junior nous offre à nouveau une petite pépite docu !
Après leur très beau "Prises de vue - Décrypter la photo d'actu" , David Groison et Pierangélique Schouler reviennent avec Photoschopées pour nous dévoiler les manoeuvres plus que courantes de retouche-manipulation d'images dont les médias nous inondent.


Ces petits livres souples 18 x18 cm regorgent d'informations passionnantes sur les pratiques douteuses (ou pas !) du photojournalisme. Photochopées, décode ces pratiques, depuis les premières manipulations-photo répertoriées dans l'histoire avec le changement de corps d'Abraham Lincoln (photos à l'appui !) aux pratiques actuelles et à leurs motivations . Quant à Prises de vue, il décrypte les outils photographiques techniques utilisés pour la photo d'actualité, qui au-delà de son impact immédiat, témoigne d'une prise de position, d'un regard subjectif: celui du photographe.




Ces petits livres sont précieux pour apprendre à affûter son esprit critique et à ouvrir l'oeil face aux informations visuelles diffusées dans les médias.
Indispensable, passionnant !
Pour tout qui s'intéresse un peu à la photo, à l'info, aux systèmes de "propagande", à l'actualité... Bref, pour tous les curieux dès 13-14 ans.

                                                                                                                      Julie.

"Photochopées" & "Prises de vue", David Groison et Pierangélique Schouler, Actes Sud Junior

300, la BD

Le fracas des armes résonnent encore entre les parois des Thermophyles. Une odeur âcre et sirupeuse m'enveloppe. Le sang et la sueur se mélangent. Le sang. La mort. Mes muscles se contractent je prends ma lance et mon bouclier. Je regarde mes frères succomber, la douleur dans leurs yeux. Le temps s'arrête. Un cri s'échappe de ma gorge alors qu'une flèche me transperce le flanc. Mes genoux me lâchent. Ma vision se brouille. La dernière image que j'emporte avec moi est celle de mon roi Leonidas marchant sur les cadavres d'innombrables ennemis.

Quoi? Ce n'était qu'un rêve?

!!!!!Attention!!!!!! moment culture:

L'armée du grand Xerxes marche sur la Grèce. Elle représente la plus grande armée jamais constituée. Le roi Leonidas s'avance avec 300 Spartiates. Son but: empêcher l'armée ennemie d'aller plus avant. Folie? Que nenni (comme on dit chez nous)! La valeur des soldats spartiates n'est plus à prouver. La bataille historique des Thermophyles vient de commencer...

Frank Miller (Sin City, Batman The Dark Knight Returns,...) signe ici un de ses plus grands scénarios. La narration est tout bonnement parfaite. Mise en abîme, rebondissement, flashbacks. Le tout très bien dosé. Et l'illu, me direz-vous? Elle nous plonge dans l'univers créé par Miller avec une facilité déconcertante. Les tableaux se succèdent, les soldats sont très reconnaissables malgré le fouilli des batailles. Les paysages rougeâtres et glauques remplissent leur rôle à merveille. La dernière scène (surtout) m'a laissé une forte impression. De plus le format (à l'italienne) est idéal pour les plans larges des batailles ce qui rend le tout sublime.

Je ne parlerai pas de l'adaptation cinématographique car je ne m'en rapelle pas bien. Pour info: 300 a été réalisé par Zack Snyder en  2006. Une suite est programmée pour cette année. Nous verrons bien!

A partir de 15-16 ans! Plus tôt si les enfants sont avertis car c'est gore!

Max.

300, Franck Miller et Lynn Varley, Rackham

vendredi 10 mai 2013

Les désatreuses aventures des orphelins Baudelaire t.1 Tout commence mal...

Les enfants Baudelaire, car c'est ainsi qu'on les nomme au début de l'histoire, sont tranquillement en train de jouer sur une plage lorsque Mr Poe, un ami des parents, vient leur annoncer la terrible nouvelle : leurs parents ainsi que la maison familiale ont disparu dans les flammes. Voici que commencent les mésaventures des orphelins Baudelaire. Mr Poe exécuteur testamentaire est en charge des enfants jusqu'à ce qu'il trouve un parent qui pourrait les accueillir. Les orphelins étant tous mineurs, Mr Poe veille sur la fortune des enfants. Car ils sont riches, très riches. Et cette fortune va attiser toutes les convoitises. Notamment celle du Comte Olaf, un ignoble personnage à qui l'on confie finalement la garde des enfants. Ces derniers vont devoir faire preuve d'imagination (et ils en ont) afin de déjouer ses plans.


La particularité de cette histoire, c'est qu'elle se veut désastreuse (comme dit le titre) de bout en bout. Ca commence mal et ça finit mal (enfin plus ou moins). Mais si vous penser entrer dans une histoire glauque façon Dickens vous vous trompez de chemin. Certes, le point de départ n'est pas réjouissant mais le ton choisi par l'auteur/narrateur est on ne peut plus amusant. Il s'adresse au lecteur en commentant l'histoire, en expliquant parfois une expression qu'il va utiliser, etc. L'univers dans lequel évoluent les enfants possède sa propre ambiance. En effet, l'action se situe , je suppose, au début du 20ème siècle, dans un monde qui semble plutôt réaliste, mais dans lequel les personnages ont un côté comique qui frôle l'absurde tant ils sont maniérés et surfaits. Le tout est savamment mélangé par l'auteur pour nous offrir une belle aventure. Un vrai coup de coeur! Il ne me reste plus qu'à lire les douze autres tomes de la série.
A partir de 11-12 ans, 10 ans bons lecteurs!

Max

"Les désatreuses aventures des orphelins Baudelaire t.1 Tout commence mal... ", Lemony Snicket, Nathan

mardi 7 mai 2013

Tueurs de mamans 1


Que celui qui n'a jamais rêvé d'étrangler sa mère jette la première pierre...
Nos cinq héroïnes qui forment le club des Nonettes ne dérogent pas à la règle. Ces cinq ados de 16 ans vivent toutes sans papa (règle numéro 1 pour faire partie du club), voire avec deux mamans. Des mamans qui évidemment, malgré toute leur bonne volonté, tapent sur le système de leurs fifilles en crise, comme tout bon ado qui se respecte.
Alors quand ces demoiselles découvrent un site internet qui propose d'infliger des châtiments choisis par les commanditaires, elles se frottent les mains, voilà la bonne aubaine pour se venger de leurs pénibles mômans.
C'est parti, chacune commande un châtiment approprié à leurs frustrations vis-à-vis de leur mère: on démarre "gentiment" avec un gavage par choux de Bruxelles, puis on continue avec une bonne grosse gifle, et c'est là que tout dérape, et bardaf, c'est l'embardée...
La situation leur échappe, impossible de faire marche-arrière..


Voilà une BD haletante, qui met légèrement mal à l'aise, et qui nous renvoie tous à nos sombres pensées.
C'est assez trash, à la hauteur de la colère de ces demoiselles, qui ne tarderont pas à s'en mordre les doigts.
Vivement la suite, dont la parution est prévue pour juin 2013.
Âmes sensibles, s'abstenir.
Et j'en profite pour souhaiter une bonne fête à toutes les mamans !
À partir de 14-15 ans.

                                                                                                 Julie.

"Tueurs de mamans 1"- Zidrou, Ers, Borecki, Smulkowski -Ed. Dupuis