dimanche 2 janvier 2011

Le temps où nous chantions

Comment dire ? Ce livre est tout simplement... génial, au sens premier du terme.
Foisonnant, il nous embarque à travers un demi-siècle d'histoire des Etats-Unis, au coeur de la lutte pour les droits civiques par le biais d'une famille "mixte". Tout commence en 1939, lorsque se rencontrent Delia Daley, une jeune femme noire et David Strom, un juif allemand fuyant le nazisme.
C'est avec leur passion pour la musique qu'ils tentent de préserver leur amour malmené par la bienséance et d'élever leurs trois enfants au milieu de cette grande cacophonie américaine.


Jonah, l'aïné embrasse une carrière de ténor, accompagné par son cadet Joseph au piano, tandis que Ruth, la benjamine, s'engage aux cötés des Black Panthers. Joseph, le narrateur, essaye tant bien que mal de garder cette famille soudée malgré les drames qui viennent jalonner leur existence.
Je ne peux pas en dire plus sans m'embarquer dans des dizaines de pages qui n'auraient aucun intérêt, il faut lire ce livre extraordinaire où l'on croise Einstein (David Strom est physicien) , Martin Luther King, Rodney King et bien d'autres, où l'on est happé par la violence des émeutes raciales qui déchirèrent l'Amérique, mais surtout où l'on s'attache au destin d'une famille dont les membres sont des personnages emprunts d'une humanité rare. Et puis surtout, chaque page respire la musique, classique, ancienne, jazz, soul, rap... La musique se place ici comme un enjeu identitaire majeur et est présente à chaque instant de ce roman-fleuve, roman-torrent même.

"On sort de ce fleuve ému, bouleversé et admiratif : sans jamais écrire un roman politique, ni polémique, Richard Powers a décrit, à voix feutrée, l'échec définitif d'un idéal." Christophe Mercier

Ce roman est un monument qui plaira aux gros lecteurs (1046 pages en petits caractères bien serrés) et aux amoureux de l'Histoire et de la musique, mais aussi à tous ceux qui aiment se laisser embarquer dans un fleuve qui emporte tout sur son passage. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, et j'étais avide de poursuivre les "aventures" de cette famille singulière qui me hantera encore pendant un petit bout de temps, on ne sort pas intact de cette lecture.

Julie

"Le temps où nous chantions" Richard Powers, traduit de l'américain par Nicolas Richard, Le Cherche Midi, 10/18 pour la version poche, 2006 et 2008

2 commentaires:

  1. Merci Julie pour l'excellente idée de lecture ! Je pense l'offrir en cadeau d'anniversaire à une passionnée de romans historiques qui a craqué devant cette proposition.

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  2. Je pense qu'elle ne sera pas déçue !
    Ce roman m'attendait dans ma bibliothèque depuis 2 ans et ça a été un énorme coup de coeur et une immense claque ! Il faut trouver le bon moment pour le lire et avoir un peu de temps devant soi tellement c'est difficile de le lâcher :) Julie

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