mardi 31 mai 2011

Ultraviolet

Eté 1936, Canada, état de l'Alberta. La sécheresse règne, décimant le bétail, réduisant à presque néant les récoltes.  Lucy, fille du pasteur, vient d'avoir treize ans et démarre la rédaction d'un journal intime.
Elle y couche ses pensées inavouables, ses réflexions incisives, ses coups de gueule, cela devient son défouloir, car en ces temps de crise et surtout en tant que fille du pasteur, elle est contrainte de sauver les apparences et d'être un modèle de vertu et de charité chrétienne.
Mais l'arrivée d'un jeune docteur séduisant rayé de l'ordre des médecins, accueilli sous leur toit par son père, va bouleverser l'équilibre du foyer et surtout chambouler profondément la jeune fille.


Ce petit roman met en exergue le curieux passage de l'enfance à l'âge adulte, la construction de soi, à travers les sentiments confus de Lucy, personnage touchant, au caractère bien trempé, qui sait parfaitement où elle veut aller et qui ne laissera personne l'en empêcher.
Très belle lecture, courte mais intense, par une auteure majeure, écrivant généralement pour les adultes, mais qui prouve avec Ultraviolet sa parfaite polyvalence.
Dès 12-13 ans.
 Julie.

"Ultraviolet", Nancy Huston, éd. Thierry Magnier

lundi 30 mai 2011

Sombres citrouilles!

J'avoue, j'ai eu du mal à m'accrocher à ce bouquin. Mû par une force qui m'est inconnue, je l'ai quand même terminé. Voilà le pitch: Une famille se réunit dans la villa familiale pour fêter l'anniversaire de Papigrand. Les enfants seront vite témoins d'éléments particuliers qui révèlent l'existence de secrets de famille. Les enfants découvrent également le corps d'un homme dans le potager. Désireux de ne pas saboter la fête, ils cachent leur découverte aux membres de la famille. L'ambiance est lourde, pleine de vieilles habitudes malsaines et désagréables. Seul le sentiment que quelque chose va se passer m'a poussé à poursuivre la lecture. Lorsque je suis arrivé à la fin, ma surprise a été immense! Cette lourdeur qui me dérangeait tant depuis le début servait tout à fait le récit et lui apportait du poids. Je suis entré dans des manigances familiales glauques à mourir!A côté de ça, les histoires comme "Shutter Island" ressemblent à des Bisounours. Ce n'est pas un livre qui fait plaisir à lire mais quelle écriture, quelle chef d'oeuvre!!!! Au final, ce livre ne m'a pas laissé indifférent... On le déteste puis on l'adore mais jamais on ne l'aime. A lire absolument à partir de 14 ans bien fait!

Max.
Sombres citrouilles, Malika Ferdjoukh, éd. Ecole des Loisirs, 
coll. Médium, à partir de 14 ans

samedi 28 mai 2011

Ippon ippon petit patapon

Attention les p'tits loups, accrochez bien vos estomacs, car en lisant Ippon vous allez plonger dans un stress intense !
Stéphane, 13 ans, jeune judoka de son état, est sensé passer une petite soirée pépère en compagnie de Justine, sa jolie ado-sitter qui ne le laisse pas insensible, pendant que ses parents dînent chez des amis.
Tout commence très bien, petit match de foot à la TV pour Stéphane tandis que Justine travaille sur un texte qu'elle doit rendre le lendemain. Mais à un moment, tout bascule, Justine disparaît et commencent alors pour Stéphane les heures les plus longues et les plus angoissantes de sa courte existence, accompagné par un intrus menaçant dans la maison...
En parallèle, on suit ses parents lors de leur dîner, de plus en plus inquiets par le fait qu'ils n'arrivent à joindre ni leur fils, ni sa baby-sitter, la ligne sonnant interminablement dans le vide.



N'hésitez pas à succomber à ce huis-clos étouffant, ce petit polar haletant qui provoque de bonnes grosses montées d'adrénaline !
Qui osera...?
Dès 10-11 ans.

Julie.
"Ippon", Jean-Hugues Oppel, éd. Syros, coll.Souris Noire

jeudi 26 mai 2011

Relecture: La conjuration des imbéciles

Ca faisait bien  7-8 ans que je ne m'étais pas offert le luxe suprême de RElire (point de vue de libraire frustrée..). J'ai donc choisi un de mes livres fétiches, car ce n'est pas demain la veille que je me le permettrai à nouveau !
J'ai nommé tadadatata : "La conjuration des imbéciles".



Je viens de remettre la main sur mon calepin Fifi Brindacier offert par ma soeur, rempli jusqu'à la dernière page, qui est l'ancêtre lointain de ce blog (pour ce qui me concerne !). J'y consignais alors toutes mes lectures pour en garder une trace (ce qui était loin d'être inutile car la moitié des titres m'étaient complètement sortis de l'esprit...) Et vous savez quoi ? Et bien c'est Ignatius qui ouvre le bal ! Alors je vais retaper tels quels les quelques mots que j'avais noté à l'époque (le recyclage est bien dans l'air du temps non ?).

La conjuration des imbéciles ou les tribulations d'Ignatius Reilly, jeune homme marginal et décalé, à la fin des 60's, dans les bas-fonds de la Nouvelle-Orléans. Les personnages sont hauts en couleur, les dialogues cinglants et l'esprit d'Ignatius complètement délirant ! Ce roman offre une critique caustique d'une Amérique désenchantée, armé d'épisodes cocasses, de théories hilarantes et d'une dérision stupéfiante. Délicieusement drôle et pertinent.

Il faut quand même ajouter la p'tite histoire de ce livre, qui ne manque pas d'une cruelle ironie, même ton, humour noir bien grinçant...
John Kennedy Toole a écrit ce roman à trente-deux ans, et n'était alors qu'un jeune inconnu. Il fait le tour de tous les éditeurs pour leur soumettre son manuscrit mais essuie refus sur refus. Persuadé de n'être qu'un écrivain râté, il se suicide en 1969. Dix ans plus tard, sa mère ayant harcelé toute la profession éditoriale, le livre est enfin publié par l'écrivain Walker Percy. La conjuration remporte immédiatement un énorme succès et Toole recevra le prestigieux prix Pulitzer à titre posthume en 1981.
Je terminerai par la citation de Swift qui ouvre le livre:
"Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui."

Julie.

"La conjuration des imbéciles" John Kennedy Toole, traduit de l'américain par Jean-Pierre Carasso, ed. 10/18

mercredi 25 mai 2011

La grosse claque !



Ma vie a changé. J'ai découvert (il était temps !) le grand Milan Kundera.
Mon intronisation dans son oeuvre a démarré par "L'insoutenable légèreté de l'être". Ah quel titre ! Il m'a toujours impressionnée, et je m'attendais à tort une à écriture très ardue. J'ai donc été vraiment surprise par l'incroyable fluidité de celle-ci. J'avais furieusement envie d'annoter le livre à presque chaque page (mais ce n'était malheureusement pas le mien, damned !). Je ne me risquerai pas à essayer de résumer ce roman foisonnant, histoires de vie, histoires d'amour croisées sur fond de printemps de Prague, et beaucoup, beaucoup plus que ça...
Du coup, j'ai enchaîné directement avec un autre de ses romans, plus récent, écrit directement en français (les autres sont traduits du tchèque), "L'ignorance". Plus court, mais pas moins profond pour autant. Iréna et Josef, tous deux emmigrés (l'une à Paris, l'autre au Danemark) depuis la fin des années 60, reviennent sur les traces de leur vie d'avant, en retournant à Prague après la chute du communisme, tout comme Ulysse revient à Thèbes après ses vingt ans d'errance.
Je suis complètement bouleversée par la découverte de l'univers de Kundera, j'ai pris une claque monumentale ! Je crois que je ne peux pas vraiment en dire plus, c'est bien trop personnel. Je vais donc continuer tranquillement ma promenade à travers son oeuvre, il m'en reste encore pas mal à explorer...
Vous devez lire Kundera !

Julie.

Petits messages perso: Merci Nico de m'avoir incitée à lire "L'insoutenable légèreté de l'être" maintenant (bien vu !), merci de m'avoir prêté "L'ignorance", et Max, merci de m'avoir prêté "L'insoutenable..." tout de suite, tu as rendu un beau service à mon impatience !
 




"L'insoutenable légèreté de l'être" Milan Kundera, traduit du tchèque par François Kérel, Folio Gallimard
"L'ignorance" Milan Kundera, Folio Gallimard

lundi 23 mai 2011

Club Cranium !!!!!!!


Voici venu le temps du jeu ultiiiime. Celui qui fait rire, pleurer, tomber par terre, taper du pied, se tenir les côtes,... Voici le temps du CRANIUM! Alors oui, c'est un jeu d'un éditeur capitaliste à mourir (Hasbro). Alors oui, c'est une grosse licence déclinée en plusieurs versions. Mais bon quand un jeu est bon, que dis-je extrêmement bon, il faut en parler! Voilà qui est dit! Cranium est un jeu d'ambiance (Party game pour les puristes) qui se veut drôle et intelligent. Plusieurs équipes s'affrontent pour remporter le cerveau le plus mauve du monde (ben oui c'est le logo du jeu!). Au programme il faudra jongler entre des questions de quatre catégories différentes qui mêlent: dessin, modelage, définitions, épeler à l'envers, culture générale, vrai ou faux, mimes, chanson,... Il faudra tantôt soit trouver la bonne réponse en équipe ou faire deviner la réponse. De plus, les illustrations sont faites par Gary Baseman pour ceux qui connaissent... Il existe néanmoins la boîte de base et une version Black qui comprend des défis différents (mais quand même dans la même veine)  et des personnages customisables! Un jeu à découvrir à tout prix à partir de 12 ans et 4 joueurs.

Max.
Cranium, Hasbro, à partir de 12 ans et 4 joueurs minimum.

vendredi 20 mai 2011

Rencontre avec Marie Desplechin!

Pour ceux qui n'ont pas pu participer à la rencontre avec Marie Desplechin ce jeudi 19 mai à la Parenthèse (honte à vous !!!), voici nos impressions : Petit rappel, Marie Desplechin est une écrivain et journaliste française qui a écrit des livres pour enfants et adultes (Verte, Pome, Le journal d'Aurore, Danbé, j'en passe et des meilleures...). Nous l'avons donc invitée à venir dans notre librairie pour rencontrer ses lecteurs et répondre à nos questions. Nous avions également proposé aux adolescents qui le voulaient d'écrire la suite d'un de ses romans: "Les yeux d'or". Avec son aide, nous nous sommes mis d'accord pour élire les trois meilleurs textes proposés. Nous avons tous été très surpris par la qualité des textes écrits par ces jeunes écrivains en herbe (moyenne d'âge, 12 ans et demi, chapeau bas !).

Par la suite, nous lui avons posé une série de questions qui nous passaient par la tête (en réalité, ça faisait un mois qu'on s'y était tous mis pour préparer le truc mais bon...). Nous avons découvert son univers à travers son humour légèrement désabusé (ça peut paraître péjoratif, mais c'est tout le contraire, elle nous a fait mourir de rire ) mais criant de vérité. Lorsqu'on lui posait une question déjà bien alambiquée (ben oui hein, on fait ce qu'on peut), Marie (eh oui, on l'appelle par son petit nom maintenant !) ne se privait pas de nous raconter des anecdotes, de pousser des coups de gueule ou des coups de coeur. Avec une verve intarissable, elle a tenu son auditoire pendant une heure et demie en nous faisant rire aux éclats malgré des propos matures et bien réfléchis. Elle a partagé avec nous, sa vie d'écrivain, son avis de femme et de mère ainsi que son avis de lectrice. Nous avons tous été bluffés par sa simplicité et son ton naturel.
Ce rendez-vous a été pour nous une vraie belle rencontre! 
Bref, cette soirée a été un pur régal, alors merci à elle ! Nous vous invitons tous vivement à la lire, il y en a pour tous les âges, tous les goûts, et nous garantissons le plaisir, satisfait ou remboursé !

Max & Julie

Mon préféré: "Les yeux d'or"(mystérieusement magique!)




Et mon préféré: "J'envie ceux qui sont dans ton coeur" (wouah il est trôôôp beau !)





jeudi 5 mai 2011

Tous pour un et un contre tous!

En garde mécréant!


Les Mousquetaires du Roy est un jeu semi-coopératif où les vaillants joueurs s'unissent pour contrer la perfide Milady. Un joueur prendra le rôle de la vile dame alors que tous les autres joueurs prendront le rôle d'un mousquetaire fière et courageux. (Athos, Porthos et Aramis ainsi que d'Artagnan) Il y a moult façon de perdre la partie pour un mousquetaire mais une seule façon de la remporter! En effet, Milady n'aura de cesse de placer des quêtes urgentes sur le plateau (celles qui risquent de faire perdre la partie aux mousquetaires) afin de les détourner de leur quête principale: Les ferrets de la Reine! Donc, les joueurs devront utiliser leurs points d'actions entre déplacement, résolution de la quête principale (Les ferrets, donc) et les pièges tendus par la méchante de service (Milady). Un peu lent au démarrage car l'on fourre son nez à tout bout de champs dans les règles, mais absolument jouissif lorsque l'on a compris les mécaniques. Il y a énormément de choses à faire, ce qui enrichit considérablement le jeu. Un must have pour ceux qui n'ont pas peur des règles (9 pages quand même) pour ressentir au bout du compte un sentiment de plaisir intense. A jouer seul ou jusqu'à 6 joueurs  à partir de 12 ans.
Max.
Mousquetaires du Roy, F.Combe et G. Lehmann, Ystari,