mardi 29 mars 2011

Polina

Je n'ai jamais fait de danse (sauf si on prend en compte le cours "d'expression corporelle" de mes 6 ans où on devait imiter les papillons ou autres bestioles du même acabit) et je ne lis pas beaucoup de BD, je suis trop impressionnée par le mélange texte-image que j'ai du mal à prendre en compte dans un même temps. Alors les petits strips genre Calvin et Hobbes ou Mafalda que pour le coup j'adore, ça va, mais ce qui ressemble plus à un roman graphique, c'est très rare que j'en lise, je me dis que je ne suis pas une assez bonne lectrice de BD pour ça. Je me rends compte que c'est un peu bête car finalement, j'y prend beaucoup de plaisir (j'avais notamment adoré "Les pilules bleues" de Peeters, mon compatriote helvète, mais Ben en parlera mieux que moi, le jour où il se décidera à poster à nouveau ici, hein Ben ?! C'est pas que je me sente seule, mais bon...)
Donc je disais que je n'ai jamais fait de danse et que je ne lis pas beaucoup de BD, d'où ma surprise de cet après-midi, quand j'ai ouvert Polina , simplement pour voir si je devais le ranger dans le rayon adulte ou pas. Je n'ai pas décroché, je l'ai commencé à la librairie (y'avait pas un chat, promis !) et viens de le finir chez moi, avidement.


Bastien Vivès s'est inspiré du destin de la danseuse russe Polina Semionova pour ce récit. On la suit depuis sa première audition, lorsqu'elle a 6 ans (et elle, elle n'imite pas les papillons !), jusqu'à sa consécration. Son parcours, tant professionnel que personnel, est loin d'être de tout repos. A force de travail, de force de caractère, elle trouvera sa voie dans cette discipline vaste, et découvrira in fine pourquoi elle danse. Sa relation difficile avec son premier professeur, son mentor, tient le fil conducteur du récit.
En noir et blanc, le dessin est très expressif et esthétique.
Je ne sais pas trop pourquoi, mais ça m'a embarquée, ce doit être ma période danse, après Black Swan la semaine dernière, qui sait, j'ai peut-être raté ma vocation ?
Voilà, ça m'a beaucoup plu. Et malgré le fait qu'on soit dans l'univers de la danse, je ne pense vraiment pas que cette BD soit réservée aux filles (il y a d'ailleurs plein de beaux garçons parmi les personnages ;).
Dès 13 ans.

Julie.
"Polina" Bastien Vivès, éd. Castreman, coll. KSTR

lundi 28 mars 2011

K.622

A défaut de travailler assidûment ma clarinette -je suis soucieuse de rester en bons termes avec mes voisins (la bonne excuse...)- je me suis fait une session totale clarinette avec une réédition de K.622 de Christian Gailly. J'ai acheté ce livre il y a quelques semaines, mais comme je ne voulais pas faire les choses à moitié, j'ai attendu de me procurer ce concerto pour clarinette en la majeur de Mozart, pour pouvoir l'écouter durant ma lecture. Je suis donc allée trouver mon disquaire qui m'a conseillé une version interprétée par le clarinettiste Jean-Luc Votano et l'orchestre philharmonique de Liège, sous la direction de Louis Langrée (tant qu'à faire, autant être une bonne chauvine d'adoption !).
Me voilà lancée, je m'installe, livre en main et disque en marche pour une belle séance de musique et de mots.


(La pochette est vraiment très laide, non ?)

L'histoire est en somme toute simple. Le narrateur, un soir, alors qu'il somnole blotti sous sa couette, entend ce concerto de Mozart un peu par hasard, et sera bouleversé par cette écoute. Dès lors, il cherche à tout prix à retrouver cette émotion, en se procurant différents enregistrements, mais en vain. Il apprend alors que ce concerto va être donné à Paris et décide de s'y rendre. S'ensuit une série de péripéties burlesques qui vont jalonner la préparation, l'attente de ce concert, jusqu'au final.

L'écriture de Christian Gailly m'émeut profondément. Un soir au Club, que j'ai lu il y a quelques années, m'avait marquée. On était alors dans un univers jazzy, où l'écriture était syncopée, des phrases courtes, assez minimalistes, qui suggéraient plutôt que disaient. Dans K.622, il y a de ce ton là, mais on suit le narrateur, complètement névrosé, dans le fouilli de ses pensées, de digressions en digressions, un drôle de bazar dont on ne sait pas trop où il va nous mener. On se questionne avec lui sur les émotions perdues, sur la beauté en général, et on le suit avec étonnement dans sa quête impossible pour retrouver ce qui l'a animé lors de sa première écoute.
"Les conditions de l'émotion ne sont pas l'émotion, les conditions de l'émotion ne sont que le décor de l'émotion, et s'il est possible, toujours possible de reproduire le décor extérieur, le décor intérieur, lui, n'est pas reproductible, il change à vue."
Bref, ce que ce livre m'a fait ressentir est assez difficile à transcrire, mais lisez donc !
Pour ce qui est du concerto, il est superbe. Je ne suis pas fine connaisseuse de musique classique, et je serai curieuse d'écouter d'autres versions, je pourrai alors décider de celle qui me touche le plus, qu'elle soit la mieux interprétée ou pas.

Julie.

"K.622" Christian Gailly, éd. de Minuit

lundi 14 mars 2011

Commissaire Toumi - Le crime était presque pas fait

Hier, mon amie Claire m'a apporté une BD en me disant "Lis ça, c'est vraiment trop drôle". 
En effet, cette BD est vraiment géniale, Anouk Ricard a un humour que décidemment j'adore !
Nous voici donc plongés au coeur des enquêtes du Commissaire Toumi et de son adjoint Stucky. C'est à mourir de rire, les personnages ont toujours une vanne toute pourrie sous le coude (comme je me sens moins seule !), ils sont un peu bêbêtes, bref, qu'est-ce que j'ai rigolé ! De plus, le décalage entre le dessin, très enfantin, les enquêtes policières et surtout l'humour, pas du tout enfantin pour le coup, donne un rendu qui détonne.
Anouk, je suis fan !!!


Voici les cases du texte repris en quatrième de couverture:


Désolée, la photo est vraiment naze, mais ça vous donne un petit aperçu.
C'était donc une super lecture de dimanche soir pluvieux, qui m'a aussi donné envie de relire les "Anna et Froga".
Merci Claire pour cette découverte qui m'a fait beaucoup rire, je n'en attendais pas moins venant de toi :)
Dès 14-15 ans éventuellement, mais surtout pour adultes.

Julie.

"Commissaire Toumi- Le crime était presque pas fait" Anouk Ricard, ed. Sarbacane

vendredi 11 mars 2011

Long week-end

Henry, 13 ans, ado ordinaire, commençant sérieusement à s'intéresser aux filles, vit seul avec sa mère, Adele, une femme très belle, mais vivant quasiment recluse depuis son divorce. Quelques jours avant la rentrée des classes, elle est obligée de conduire Henry acheter des fournitures scolaires au supermarché. C'est en essayant désespérément de feuilleter un Playboy qu' Henry va tomber sur Frank, taulard en cavale venant tout juste de s'évader, blessé, qui lui demande son aide. Adele et Henry l'emmènent donc chez eux. C'est ainsi que débute ce long week-end caniculaire de Labor Day, qui changera radicalement leur vie à tous les trois.


Ce roman offre immédiatement une atmosphère particulière, étouffante, caniculaire mais à la fois fraîche et joyeuse, bien qu'emprunte d'une certaine mélancolie.
Cette rencontre entre ces trois êtres plus ou moins abîmés par la vie leur apporte comme une deuxième chance. L'amour fulgurant, inconditionnel, évident qui lie tout de suite Frank et Adele donne le rythme. Henry est tiraillé par l'affection réciproque qu'il ressent pour Frank, le bonheur de voir sa mère si heureuse et la terreur de la perdre. Ces quelques jours passés tous les trois, comme une vraie famille, seront décisifs. C'est assez étrange, tout va très vite, mais en même temps, on ressent une certaine lenteur, langueur, un espèce de ralenti dû à la chaleur caniculaire de cette fin d'été. On savoure avec eux les petites choses ordinaires de la vie qu'on oublie trop souvent d'apprécier, comme la confection d'une tarte aux  pêches par exemple. Bon ça fait un peu tarte dit comme ça (ahahaha ! désolée, pas pû m'empêcher -sans deuxième mauvais jeu de mots-), mais il n'empêche qu'elle m'a bien fait saliver cette tarte, même que je l'ai sentie dégouliner sur mon menton..
Bref, trêve de plaisanteries douteuses, j'ai passé un bon moment, un peu hors du temps, pas inoubliable, mais une belle lecture quand même avec son petit suspens quant à l'issue de l'histoire.

Julie

"Long week-end" Joyce Maynard, traduit de l'américain par Françoise Adelstain, ed. 10/18

samedi 5 mars 2011

Campus 7 , Ambition

Bon, tout d'abord, je ne vous cache pas que j'ai un peu honte de publier ce billet, mais j'ai pris mon courage à deux mains et décidé d'assumer. Dans le précédent post, je vous parlais d'une série que j'avais sous le coude, la voici donc, de la chick litt pure et dure.
J'ai lu le premier volume par curiosité et intérêt professionnel (!?! on se dédouane comme on peut...) en me disant qu'il fallait bien que j'expérimente ce genre de "littérature". Et je suis tombée dans le panneau. A chaque volume, je me dis "Pourquoi tu perds ton temps à lire ces conneries ?" et chaque fois, au début du livre, "C'est vraiment naze, cette fois c'est sûr, c'est le dernier que je lirai, c'est vraiment trop nul", et chaque fois je replonge, car comme dans les séries TV, ça coupe juste quand ça devient "intéressant" et évidemment, on a envie de connaître la suite. Et là, rebelote, je viens de finir le 7, et une fois de plus, j'ai envie de savoir comment se soldera ce désastre... Honte à moi ! Mais il faut bien avouer que c'est un peu addictif comme truc, comme de la mauvaise came je suppose...


Bon, voilà le topo: Académie d'Easton, état de New York. Cette école de prestige est fréquentée par tous les fils et filles à papa de la côte est. Dans le premier volume, on fait la connaissance de tout ce "gentil" petit monde, ainsi que de Reed Brennan, boursière sortie du fin fond d'un bled bouseux de Pennsylvanie. Ce sera la narratrice de cette série, avec son regard de fille "normale" au milieu de ce monde de privilégiés de luxe. A Easton, le dortoir des filles Billings est la crème de la crème et attise toutes les convoitises. Evidemment, Reed va très rapidement l'intégrer et on se retrouve plongé au coeur de ce réservoir à garces, prêtes à toutes les mesquineries, sournoiseries, cruautés pour contenter leurs intérêts personnels.
Bref, au cours des différents volumes, on voit Reed évoluer dans ce microcosme puant, complètement charmée, fascinée par les pestes les plus puissantes du campus, et bien entendu, elle prend rapidement du galon dans ce dortoir hyper hiérarchisé.
Tous les ingrédients de la chick litt sont réunis : pouvoir, cruauté, ragots, coups bas, sexe (un peu !), séduction, argent, apparence, trahison, vengeance, harcèlement (on va même jusqu'au meurtre).
Voilà, pas grand chose de plus à en dire, les intrigues sont trop tordues pour essayer de les résumer !
Une pure série de pétasse en somme (pardon, mais il n'y a pas d'autre mot !), dans l'esprit Gossip Girl, mais ça fait parfois du bien de se ramollir la cervelle...
En tout cas, je peux garantir que les amatrices du genre en auront pour leur argent !
Dès 14-15 ans
 Julie.






"Campus", Kate Brian, traduit de l'américain par Sidonie Van den Dries, Bayard Jeunesse